Reprise...

Lundi matin, 6h30, je comate devant mon bol de ricorée, un biscuit dans une main et le clavier de l'ordi sous l'autre. On n'est jamais trop prudent un jour de reprise, il vaut mieux s'y prendre assez tôt pour éviter les mauvaises surprises. J'appréhendais un peu, avec mon arrêt de travail je n'avais pas vu les enfants depuis plus d'un mois, et dans ma paranoïa habituelle je me suis dit que peut être, ils seraient déçus que je sois de retour.
Et puis quand je suis allée les chercher à 8h50, et que j'ai vu leurs grands yeux, et qu'ils ont dit "C'est E.! Elle est revenue!", tous mes doutes se sont envolés. C'est drole, les enfants. Certains se jettent dans vos jambes en s'exclamant "je t'aime maîtresse", et d'autres vous fixent incertains, dans l'attente de quelque chose, sans rien dire. Alors on leur sourit et leur visage change tout d'un coup; les yeux s'allument, ils sourient rassurés et s'en vont jouer avec les autres.

Mardi j'ai remis le couvert, et comme nous faisions le pont nous avons fait journée continue le mercredi également. Dans les choses amusantes il y a eu "l'échauffement playmobil" pour travailler sur les articulations, il vous faut imaginer 30 gamins raides comme des playmobils qui réalisent tout d'un coup "Maîtresse! ils ont pas de coudes les playmobils!".

En revanche si le moral est bon, ma cheville droite est en grève. Après un mois de massages, farniente, pommade et chouchoutage elle n'a pas du comprendre pourquoi tout d'un coup ça reprend comme avant. D'ailleurs les playmobils n'ont pas de chevilles, et pas d'entorses non plus. J'aimerais être un playmobil.
Quand on y réfléchit, ça doit être vachement heureux un playmobil: vous avez remarqué qu'ils ont toujours le même sourire un peu niais?

Mercredi soir je suis allée boire un verre avec Clothilde, Ben et Théodore puis j'ai dormi chez Clothilde. Pour le premier mai Ben et moi sommes allées chercher les croissants, et après un bon petit déjeuner on a commencé à travailler dans le salon. On a fait une pause repas, bière dans le jardin; on a parlé de tout et de n'importe quoi et je pense qu'on a grillé Clo avec tout son voisinage. En fin d'après midi Ben était shootée au Xylophène, Clo à l'enduit et moi aux particules de colle de moquette. Sélène nous a rejointes avec des pâtisseries, on s'est posées un peu au jardin avec le café puis on est rentrées terminer le boulot.

Ca fait du bien de faire un travail systématique. C'est un moment où l'on ne pense à rien d'autre, ça vide la tête. Pour ça, ça n'arrivera jamais à la cheville (ha ha ha) de la gym. Dans le genre "je pose le cerveau et c'est parti" je ne sais pas si je trouverai un jour quelque chose de mieux...